Le jeudi 16 janvier 2025, la salle polyvalente a accueilli une performance artistique singulière. Dans le cadre du Club Sciences et du développement de la culture scientifique et technique, Laurent Chanel de la compagnie stéphanoise A.A.A. (Atlas des Apesanteurs Artificielles) a présenté aux élèves de première, son œuvre intitulée « Cthulhu, mon amour ». Entre mousse expansive, sculptures éphémères et jeux de souffle, l’artiste a créé une atmosphère à la fois étrange et fascinante.

Une métamorphose en temps réel

Laurent Chanel nous invite dans un univers onirique et cosmique à travers son œuvre. Au cœur de cette performance, la mousse, un matériau humble et éphémère, se transforme en une entité quasi organique, évoluant sous l’influence de l’artiste et des forces de la nature.

À partir de polyèdres géométriques, la mousse s’élève, se structure et se déstructure, créant des formes évoquant autant des architectures futuristes que des organismes vivants. Ce processus dynamique, rythmé par l’intervention de l’artiste, est une véritable danse entre l’homme et la matière. Le souffle de l’artiste, les mouvements de l’air dans la salle, deviennent des outils de création, façonnant la mousse en temps réel.

La mousse : un matériau cosmique

La mousse, bien plus qu’un simple matériau de nettoyage, est ici élevée au rang de substance cosmique. Sa structure cellulaire, sa légèreté et sa capacité à se transformer en font un support idéal pour explorer les notions d’espace, de temps et de matière. Les bulles de savon, qui composent la mousse, obéissent à des lois géométriques précises, rappelant les structures de l’univers.

L’utilisation d’hélium confère à la mousse une légèreté presque surnaturelle. Le contraste entre la pesanteur terrestre et l’apesanteur conféré par ce gaz noble crée un effet saisissant. La mousse habituellement liée au sol , s’élève alors vers les hauteurs , comme si elle défiait les lois de la gravité. Cette élévation lente et majestueuse, telle une ascension vers un autre monde amplifie la sensation d’évasion que procure l’œuvre.

Une expérience sensorielle et émotionnelle

L’œuvre de Laurent Chanel brise les frontières entre réalité et imaginaire. Ainsi, elle sollicite tous nos sens. La vue est captivée par les formes changeantes et les jeux de lumière, le toucher est invité à imaginer la douceur et la fragilité de la mousse, l’ouïe est bercée par le fond sonore et les sons produits par les mouvements de la matière. En observant cette matière en constante évolution, nous sommes confrontés à notre propre finitude, à la beauté de l’éphémère et à la puissance de la nature.

Cthulhu mon amour : un hommage à Lovecraft

Le titre de l’œuvre fait référence au célèbre personnage de Howard Phillips Lovecraft, Cthulhu, une entité cosmique et tentaculaire. Si le lien entre la mousse et Cthulhu peut sembler ténu au premier abord, il est intéressant de noter que les deux évoquent des forces puissantes et mystérieuses, capables de bouleverser nos perceptions.

« Cthulhu mon amour » est une œuvre à la fois poétique et scientifique, qui nous invite à repenser notre rapport à la matière, à l’univers et au temps. En transformant un matériau simple en une œuvre d’art complexe, Laurent Chanel nous rappelle que la beauté se trouve même dans les éléments les plus ordinaires.

Tout au long de la performance, les élèves ont fait preuve d’une grande concentration, leurs regards rivés sur la scène. À l’issue du spectacle, ils ont manifesté leur intérêt en posant des questions pertinentes sur les techniques utilisées et les inspirations de l’artiste.

Découvrez les coulisses de l’univers de Laurent Chanel dans cette interview inédite.

Bonne écoute !

Yamina Berkoun et Jasmine Trilland