Les élèves du lycée ont la possibilité de participer au concours d’éloquence Les Envolées, un événement qui permet à chacun·e de développer ses compétences oratoires et de défendre une cause ou un point de vue avec conviction. Cette année, quinze élèves, issu·es de tous niveaux, ont décidé de s’inscrire à la préparation à ce concours. Cette dernière est encadrée par Sarah Toubert, Aurélie Campion, Christophe Durieux (lettres), ainsi que Damien Caille, Mélanie Peffen et Christophe Welcker (philosophie). Norbert Martin vient également prêter main forte pour cette préparation au concours Les envolées. En plus des séances régulières, deux intervenant·es viennent enrichir leur formation : Hassan Guaid, auteur compositeur interprète, qui les accompagne spécifiquement sur l’écriture à destination de l’oral, et Emilie Weiss, comédienne, qui travaille avec les élèves sur la mise en voix, la mise en corps et la mise en espace de leur discours.
Les séances leur permettent de se confronter très concrètement à l’exercice exigeant que représente un concours d’éloquence. Chaque sujet est donné deux semaines à l’avance, et les élèves disposent de trois minutes pour exposer leur point de vue devant plusieurs professeur·es et leurs camarades.
Lors de chaque passage, l’objectif n’est pas seulement de captiver l’auditoire par des traits d’esprit, mais de « défendre un message ». Comme l’a souligné l’une des professeur·es : « plus que la posture de sophiste, c’est celle de rhéteur qu’il faut adopter ». Les élèves doivent en outre éviter de trop multiplier les images ou les artifices, pour ne pas perdre l’auditeur dans un flot de métaphores, et veiller à ce que leurs discours restent clairs et engageants.
Les élèves doivent également soigner leur gestuelle, le rythme, ainsi que l’intonation de leur voix pour rendre leurs discours vivants et percutants. Un bon équilibre entre volume, pauses et fluidité est primordial. Des conseils sur la mise en page du texte, la police et la lisibilité sont donnés pour éviter toute difficulté en situation de stress.
Certain·es élèves montrent déjà une grande aisance dans cet exercice, ayant parfaitement intégré les attentes du concours. Leur capacité à défendre un message avec clarté et conviction est remarquable, et leur travail sur la forme et le fond témoigne de leur engagement.
Myrtille et Justine, élèves en première, racontent leur participation à la préparation du concours d’éloquence :
Entretien avec Christophe Durieux :
Pouvez-vous présenter le concours ?
Il s’agit d’un concours d’éloquence inter-lycées. Il y a une dizaine de lycées qui y participent dans la Loire et un dans le Rhône, et c’est un concours primé qui se déroule en plusieurs étapes. Il y a des séances d’entrainement dans chaque établissement, à l’issue desquelles a lieu une sélection interne qui permet de sélectionner deux représentants par lycée, suite à quoi chacun des deux représentants de tous les lycées va partir en stage pendant trois jours au château de Goutelas pour recevoir un entrainement intense. Ce dernier est généralement fait par les collègues formatrices du lycée Beauregard de Montbrison qui sont à l’origine de la création du concours, et en principe il y a également des comédiens pour les accompagner.
A l’issue du stage a lieu la demi-finale, qui réunit donc vingts candidats, et à l’issue de la demi-finale, il n’en reste plus que dix. C’est pas forcément deux par lycées, c’est dix en tout, il peut y avoir des lycées qui sont éliminés dès la demi-finale et des lycées qui pourront présenter deux candidats par exemple. Arrive la finale avec les dix candidats pour désigner le meilleur d’entre eux. Le concours étant primé, les trois premiers reçoivent un lot assez intéressant et autrement les dix finalistes reçoivent également un prix.
Quel est l’exercice demandé pour ce concours d’éloquence ?
Les élèves reçoivent un sujet, et ce n’est pas une prestation en impro que l’on attend, ce n’est pas un numéro de stand-up non plus, c’est vraiment à partir d’un sujet qui leur est donné. On attend bien sûr qu’ils traitent le sujet à l’oral dans un temps limité à destination d’un auditoire et qu’il faut réussir à séduire par la parole. Cela veut dire que dans l’écriture du discours, ça doit s’entendre, mais également dans la prestation de l’élève, physiquement, vocalement etc. C’est séduire et convaincre. C’est pour ça qu’on leur dit qu’une dissertation à l’oral ça peut être convaincant, mais qui a envie d’entendre une dissertation à l’oral ? Personne. Ce n’est pas séduisant, ce n’est pas fédérateur. Inversement, on peut avoir quelqu’un qui va faire le pitre pendant trois minutes et qui réussira peut-être à nous faire rire etc., mais qui va nous proposer un discours creux, et ça ne sera pas convaincant. Donc il va falloir qu’ils réussissent à trouver le juste milieu entre les deux.
Quels bénéfices constatez-vous pour les élèves ?
De manière strictement scolaire, cela les met déjà en situation d’oral pour les préparer à une situation qui sera un petit peu celle du Grand Oral en terminale ou celle de l’Oral de français en première. Au-delà du lycée, ça va leur servir dans leurs études supérieures et puis aussi dans leur vie professionnelle. Moi j’ai certains élèves qui ont participé au concours et qui sont venus me dire quelques années après que c’était ça qui leur avait donné envie de pouvoir faire plutôt telles études ou telles autres, et par exemple de se lancer dans le droit pour devenir avocat pour plaider à la barre.
La demi-finale du concours se tiendra le 17 avril, et la finale aura lieu le 16 mai, au lycée.
Jasmine Trilland
Laisser un commentaire