Jeudi 7 mars à 18h, la Compagnie Djalma Primordial Science a joué sa pièce dans la salle polyvalente du lycée devant 80 spectateurs dans le cadre du certificat de recherche en travail social conventionnant les classes de DE CESF du lycée Honoré d’URFE et du campus Saint-Michel, les L3 des départements de sociologie et de sciences de l’éducation de l’Université Jean Monnet et les classes de DE Éducateurs Spécialisés de l’ENSEIS Firminy.
De janvier à avril 2019, la chorégraphe Ephia Gburek est en résidence artistique au Centre Médical de l’Argentière, site de rééducation/traumatologie. Accompagnée du contrebassiste Benoit Cancoîn, elle exerce sa danse dans le service de neurologie auprès de patients sortant de longues périodes de coma : personnes qui sombrent indéfiniment dans un éveil non-répondant, des états de conscience minimale, et d’autres en voie de réappropriation d’un corps paralysé avec des perceptions du monde altérées. Avec l’accordéoniste Vincent Valente, à la lisière de la danse, du théâtre et de la performance, Les Mains de l’Argentière découle d’une volonté documentaire et poétique de partager des portraits anonymes de patients sortant de longues périodes de coma. La danseuse revisite avec le public, ces présences humaines liminales, ces temporalités étirées, presque inconnues, et porte un regard nouveau sur ces vies fragiles et claquemurées.
La démarche avait été présentée aux étudiants pour préparer le spectacle durant 2h par Ephia Gburek au mois de décembre et avait suscité de nombreuses interrogations de leur part sur le rapport au corps, la frontière entre le social et le médical, le rôle des soignants, la place des familles.
Un spectacle très puissant chargé de sens qui a donné lieu à des échanges d’une grande sensibilité. Cette discussion a permis de modifier notre regard sur le monde du handicap, notre peur envers nous et nos proches, la difficulté pour une danseuse d’interpréter des corps blessés, diminués, les liens entre la chorégraphe et le musicien avec les soignants, les familles et essentiellement les liens créés avec les traumatisés. Merci à tous ceux qui ont permis l’aboutissement de ce beau projet.
Bénédicte MÉON
Coordinatrice section CESF
Le vendredi 8 mars à 10h, une seconde représentation a eu lieu pour une classe de première ST2S, une classe de terminale générale, spécialité HLP et la classe de première année de BTS ESF. La représentation s’est terminée par un « bord de scène » d’une vingtaine de minutes permettant aux élèves de s’exprimer sur le spectacle. Pour clore le projet, les élèves de chaque classe participeront à des ateliers de pratique dansée.
Ci-dessous, la première de couverture du livre écrit à la suite de la résidence d’Éphia au centre de rééducation de l’Argentière.
Paul Seguy / Noé Pradier
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